Lecture-Tandem

La Culture invite tout le monde, mais n'oblige personne.

Une idée de Jéthro E. Saya

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La Nature

La Nature nous obéit dans la mesure où, d'abord, nous lui obéissons.

Soyons en paix avec la Nature en travaillant en harmonie avec elle et elle deviendra notre amie.

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<< Tout de même, dir Mr Squeers pensivement, la Nature est vraiment bizarre, et je voudrais bien savoir comment nous ferions sans elle. >>
(Charles Dickens)







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Lire en Tandem ?


Que proposez-vous de lire avec vous ?

En attendant, voici ma proposition :

Une légende espagnole.

Je me souviens d'avoir lu, en 1919 ou 1918, une brochure de Camille Fieux intitulée : Vers la Joie .
Elle contenait une certaine légende espagnole :
Le Miroir du Moine.
Je ne me souviens plus de la forme du conte, mais le fond est resté gravé dans ma mémoire ; je vais tâcher de le reproduire le mieux possible.
Dr Victor Pauchet (1869-1936)
Au XVème siècle, vivait à Valladolid un jeune hidalgo nommé Don Quirido. Il avait le coeur chaud, facile à embraser, un coeur de Castillan. L'ardent jouvenceau vint à rencontrer une charmante jouvencelle aux yeux de braise. Aussitôt il prit feu. La coquette, de son côté, se plut à attiser la flamme. Elle l'attisa jusqu'au jour maudit où, croisant seigneur de plus haute importance, elle fit la pirouette, sans la moindre révérence.
Don Quirido en conçut tel dépit et tel chagrin, qu'il songea sérieusement à se donner la mort. Un ami se trouva fort à propos pour l'en empêcher et le persuader qu'il devait se contenter de mourir au monde. Il s'en fut au fond d'un cloître, le plus silencieux et le mieux gardé de toutes les Espagnes.
Dans l'air confiné, le brasier s'éteignit et le calme semblait revenir. Don Quirido le constatait, il en éprouvait un soulagement.

Cependant Don Quirido était triste, car tout était triste autour de lui. Il ne rencontrait que visages austères et regards sévères. Un soir qu'il était plus triste encore qu'à l'ordinaire et se laissait aller jusqu'au désespoir, un ange radieux lui apparut :

<< Don Quirido, calme-toi, lui dit l'ange. Tu peux retrouver la joie sur terre et te l'assurer dans les cieux. Rien n'est plus facile. Je puis t'offrir le talisman. Promets-moi simplement de te conformer pendant six petits mois au précepte que je t'indiquerai.
- Bel ange du Bon Dieu, je te promets d'avance tout ce que tu voudras. Je suis sûr de moi, car j'ai la ferme volonté de tout faire pour sortir de cet état qui assombrit ma vie.

L'ange lui tendit un miroir :
- Sache, lui dit-il, que ce miroir est semblable au monde, qui, lui aussi, se borne à nous renvoyer l'image que nous lui présentons. Tu te plains que le monde te fasse triste figure. Regarde-toi : as-tu l'air gai et aimable ?... Souris et le monde te sourira. >>

... Répands la joie autour de toi ! Souris au monde, souris à la Vie !